Voici une partie des articles qui seront publiés dans le prochain bulletin municipal.
Nos entreprises se sont adaptées à la crise, chacune à sa façon. Certains entrepreneurs venaient à peine de lancer leurs activités, le projet d’une vie. Nous sommes allés à leur rencontre pour apprécier et saluer leur volonté de sortir de cette crise exceptionnelle.
Green Stub éco-responsable,
Le 29 février dernier, le Green Stub ou cofftea shop éco-responsable est inauguré à Hégenheim. Mais, moins de trois semaines plus tard, le confinement général et la fermeture des lieux de restauration sont annoncés sur l’ensemble du territoire français. Pour les Green Stubeuses Léna DYNDAS et Cindy HURTH, un nouveau défi se présente. Comment gérer cela ?
– Comment avez-vous accueilli la nouvelle du confinement ?
Nous avons accueilli l’information comme une vraie désolation. Le lancement avait bien démarré, les clients étaient au rendez-vous et nous pensions déjà à recruter une personne pour soutenir l’activité. Et là, tout s’arrête, il faut remettre le fonctionnement établi en question, c’est un coup dur.
– Pendant le confinement, quelles mesures phares ont été prises au niveau de votre entreprise ?
Du fait de la fermeture de notre café, nous avons remanié notre offre et développé de nouveaux concepts. Par exemple, nous avons créé l’apéro box contenant tout ce qui est nécessaire pour un apéritif festif. Nous avons également ajouté les menus à emporter et les brunchs pour égayer les fins de semaine. Les commandes étaient prises par Messenger, sms ou par téléphone. Nous écoutions avec grand intérêt le retour des clients et adaptions au besoin les offres.
Les ventes à emporter ont engendré de nouvelles réflexions. Comment ne pas impacter l’environnement, quelles matières employer pour les emballages, quels récipients recyclables ou consignés pour les aliments et le transport ? Quels fournisseurs locaux sont susceptibles de répondre à ces demandes pendant le covid-19 ? Voilà tous les défis qu’il s’agissait de relever en un temps record.
-Avez-vous une anecdote ? Un conseil ? Un souhait quant à l’avenir proche ?
Plus que jamais, notre devise prend toute son importance : tout seul, on va plus vite, ensemble on va plus loin.
Punto et pasta,
Punto et pasta, traiteur italien géré par François KIEFFER, n’a pas non plus échappé à la vague du confinement. Il a su faire face à la situation sans la subir.
– Comment avez-vous accueilli la nouvelle du confinement ?
La situation est inédite, rapidement il a fallu prendre des mesures adaptées (bulletin n11). Le 27 mars, la Chambre des Métiers d’Alsace a annoncé par mail aux commerçants dans quelles conditions il était possible de poursuivre l’activité en temps de crise sanitaire et je m’y suis tenu.
– Pendant le confinement, quelles mesures phares ont été prises au niveau de votre entreprise ?
La boutique étant de petite taille, je suis seul dans mon commerce, les clients restent sur le trottoir, respectent les gestes barrière et règlent leurs achats par carte bancaire. Le port du masque et des gants est obligatoire pour moi, le masque et le gel le sont pour les clients. Les prestations sont réduites par rapport à l’offre habituelle. Remarquez qu’avec le confinement les importations des produits d’Italie sont quelque peu perturbées. Les chauffeurs-livreurs sont confinés également et certaines marchandises sont bloquées aux douanes.
Au niveau de l’offre, les clients étaient très friands de plats à emporter : pâtes fraiches, tortellini à la ricotta, aux épinards, aux asperges, lasagnes, charcuteries, fromages, tiramisu… Comme toujours je m’applique à suivre les saisons et à proposer des produits extra frais.
-Avez-vous une anecdote ? Un conseil ? Un souhait quant à l’avenir proche ?
Les masques et le gel sont coûteux pour les commerçants, les rendre plus abordables est souhaitable. Il est aussi dommage que certains clients aient du mal à accepter les consignes des gestes barrière.
Colazione da Tiffany
Le soir du samedi 14 mars 2020, le monde d’Angela s’arrête de tourner, alors qu’elle apprend la fermeture des commerces dès le lendemain. Pas le temps de se retourner, il faut accepter l’inacceptable ! Elle s’écroule, sous le choc, comme si elle avait reçu un coup de poignard dans le cœur ! Pendant plus de 2 semaines, elle ne fait que pleurer. Elle n’a plus d’énergie, ne serait-ce que pour réfléchir et trouver des solutions. Il n’y a que le néant, le trou noir, le désespoir. Des milliers de questions se bousculent dans sa tête: que vais-je devenir ? Vais-je devoir déposer le bilan ? Comment survivre ?
Ces deux dernières années, durant lesquelles elle a mis toute sa détermination, sa motivation, sa passion à créer son petit paradis, ont-elles été vaines ? Elle ne peut le concevoir… et cette prise de conscience est un électrochoc qui la fait enfin réagir. Mais ce qui va peser davantage encore dans la balance est cet incroyable élan de solidarité de la part de ses clients, de ses amis qui l’encouragent inlassablement à continuer, qui ne la laissent pas tomber. Cela lui met du baume au cœur. Pour eux, elle décide alors de retrousser ses manches. Et soudain les idées germent : pourquoi ne pas proposer des menus à emporter tous les midis ? Pour cela il faut trouver des solutions pour respecter les distances de sécurité, les consignes d’hygiène, etc. Elle, qui n’est jamais à court d’idées, trouve alors une astuce : elle prend un bac en plastique, y fixe des roulettes, perce un petit trou dans lequel elle passe une ficelle… et le tour est joué ! Elle peut ainsi faire glisser le bac vers le client… Aussi facile que ça ! Et les clients sont au rendez-vous – comme promis – séduits comme à l’accoutumée par les excellents produits frais proposés, cuisinés sur place. Mais ils viennent aussi – et surtout – pour Angela toujours souriante, pétillante et à l’écoute. Grâce à son travail acharné, sa pugnacité, l’aide précieuse de son mari et de son fils et sa fidèle clientèle, son affaire est sauvée ! Certes le manque à gagner est important, il va falloir faire le dos rond, mais l’aventure continue ! Et c’est ce qui est essentiel. Gageons que grâce à son imagination débordante, sa bonne humeur, son dynamisme, elle saura faire face.
Boucherie-Charcuterie-Traiteur Eckert
À l’annonce du confinement, Christophe Eckert savait que son équipe et lui allaient avoir à jouer un rôle prépondérant dans cette crise sanitaire, car les métiers de bouche avaient la lourde tâche de continuer à approvisionner la population en produits de première nécessité. Ils étaient donc en première ligne, à l’instar des soignants, et n’ont pas hésité un seul instant. L’ensemble du personnel a répondu présent, même si c’est la boule au ventre qu’ils venaient au travail ! D’autant plus que l’une des collègues avait contracté le Covid et que le risque de contamination dans un espace aussi réduit était bien réel. Cependant aucun autre membre du personnel n’a été infecté, ce qui relève du miracle au vu de la promiscuité. On peut même dire aujourd’hui que cette crise a encore renforcé les liens et soudé l’équipe. Tous avaient à cœur de servir les concitoyens, et leur implication était exemplaire.
Les clients sont présents, anciens et nouveaux, fidèles à une enseigne incontournable de Hégenheim, gage des meilleurs produits, à la qualité irréprochable, fondée sur le savoir-faire et des décennies d’expertise en la matière. Une maison prestigieuse connue bien au-delà des frontières hégenheimoises. Et les consommateurs ne s’y trompent pas. Petite anecdote à ce propos : Christophe a vu ses ventes de viande hachée et de poulet exploser ! Une des explications possibles est que les mamans – devant dorénavant rester à la maison – s’appliquaient à préparer les petits plats préférés de leurs adorables bambins !
Bien sûr, Christophe en tant que chef d’entreprise émérite s’inquiétait pour ses employés (contamination), dont il est très proche, et le devenir de sa société (répercussions économiques), mais en tant que parfait gestionnaire il avait foi en l’avenir, même s’il se sentait quelquefois abandonné par les pouvoirs publics, qui ciblaient dans leur communication uniquement les grandes surfaces et non les artisans, lesquels fournissaient pourtant les mêmes efforts ! Les protocoles d’hygiène et de sécurité étaient très stricts : il fallait prévoir pour la clientèle une entrée et une sortie, procéder aux affichages et marquages au sol, mettre à disposition du gel hydro-alcoolique, et bien plus encore. Et en même temps il fallait protéger le personnel (gants, masques, visières, distanciations, etc.) selon les recommandations gouvernementales, mais aussi selon les directives hebdomadaires de la Confédération des Charcutiers traiteurs à laquelle il est affilié. De plus sur sa propre initiative, il a fait appel à un ingénieur en microbiologie et sécurité alimentaire, qui inspecte régulièrement les lieux et vérifie les processus en place. Un vrai casse-tête chinois, mais indispensable dans ce corps de métier!
Christophe souligne ici l’engagement exemplaire de Thomas ZELLER, qui venait régulièrement leur rendre visite pour demander de leurs nouvelles, connaître leurs difficultés et leurs besoins, et apporter son constant soutien. Il tient à lui présenter ses plus sincères remerciements !
L’avenir, Christophe l’aborde malgré tout confiant : certes les pertes dans le domaine de son activité Traiteur (mariage, assemblées générales, etc.) ainsi que la vente aux restaurateurs sont massives et impossibles à rattraper, mais il sait qu’il remontera la pente grâce à une gestion encore plus rigoureuse avec l’intégralité de son équipe et le soutien indéfectible de sa fidèle clientèle.
SOUTENONS NOS COMMERCES LOCAUX. ILS ONT ETE LÀ POUR NOUS, SOYONS LÀ POUR EUX MAINTENANT !
Nos écoles et le périscolaire ont aussi dû s’adapter …
Une journée au périscolaire :
Mme BOEGLIN, enseignante poursuivant l’enseignement à distance.
Le soir du vendredi 6 mars dernier, j’ai appris, comme bon nombre de citoyens français, que les écoles dans le département de l’Oise ainsi que dans le département du Haut-Rhin, resteront fermées à partir du lundi 9 mars. Pour une durée minimale de 15 jours déjà. C’est à partir de là que j’avais compris qu’en France nous allons connaître une nouvelle situation, qu’on allait écrire un nouveau chapitre dans l’Histoire de l’école, une nouvelle aire s’annonçait pour nous enseignants mais aussi pour nos élèves ainsi que pour les parents. Ce nouveau chapitre portait le nom de « continuité pédagogique à distance ». En effet, il a fallu faire preuve de beaucoup d’adaptation tant au niveau des élèves, des parents mais aussi des enseignants. Un nouveau challenge se profilait. De nouveaux défis étaient à relever. Tout a été très vite organisé au sein de l’équipe enseignante pour que cela puisse se faire du mieux possible mais être mis en place le plus rapidement possible également. La continuité pédagogique a donc démarré un mardi 10 mars et a duré pendant de longues semaines. Puis le gouvernement, nous fait part de sa volonté d’un retour progressif à l’école. Mais c’est là qu’est tombé le protocole sanitaire. J’en ai pris connaissance et je me suis rendue à l’évidence que je cumulais 3 facteurs à risques. Le médecin de la prévention de l’Education Nationale a donc soumis à ma hiérarchie la proposition de la continuité pédagogique à distance. Au début, il s’agissait encore une fois d’un nouveau rebond, une nouvelle organisation. Cela touchait les élèves (qui certains retournaient en classe à 100% ou à 50% ou pas du tout), les parents, mais moi-même également. Il a fallu prendre plusieurs choses en compte. Tout d’abord, contrôler la présence des enfants à l’école. Puis à quels moments ils y étaient et comment faire pour poursuivre au mieux cette continuité à distance, sans perdre le fil et le contact avec les élèves. Tout au long de la continuité à distance, j’ai fait le choix de téléphoner chaque semaine aux parents, pour tout d’abord prendre de leurs nouvelles mais aussi voir comment leur enfant pouvait vivre cette situation nouvelle, inédite et à caractère anxiogène. Ce furent des échanges très riches et très intéressants. D’autant plus que je ne disposais pas de suffisamment de débit internet à mon domicile pour assurer des classes virtuelles avec mes élèves. La plupart de mon voisinage se trouvait également en télétravail durant cette période. Mais maintenant en sachant que les élèves retournaient à l’école à différents moments, voir toute la semaine ou pas du tout, il fallut trouver un nouveau moyen de communiquer avec eux mais aussi un moyen de re dynamiser l’apprentissage. Je me suis très vite rendu compte que j’avais davantage de débit internet : mes voisins sont retournés sur leur lieu de travail, ce qui m’a permis de programmer différents moments de classes virtuelles avec mes élèves. Je me souviendrai longtemps de la première fois où j’ai pu les revoir physiquement à travers un écran. Moment magique, très émouvant et j’étais très fière de voir leur évolution, malgré les circonstances. C’est là que je tenais à remercier l’ensemble des parents, pour qui cette période a été difficile. Car ils ont dû concilier le télétravail mais aussi l’enseignement des différents apprentissages à leurs enfants. Et c’est avec plaisir que toutes les semaines, j’entendais et je voyais les progrès de mes élèves tant en lecture que dans le domaine des mathématiques. Mais aussi dans tous les apprentissages de la vie quotidienne et dans les valeurs qu’ils ont pu acquérir tout au long de cette délicate période. La continuité pédagogique à distance s’avère toutefois parfois difficile moralement, car je ne pensais jamais devoir exercer mon métier d’enseignante de cette manière
M.PLAWINSKI, principal du collège nous explique l’organisation mise en place pour accueillir une partie des collégiens après le confinement :
« Le 2 juin, c’était le retour au collège pour certains élèves. Nous avons accueilli les élèves les lundis mardis jeudis et vendredis de 8h à 15h30. Les mercredis étaient consacrés au ramassage des manuels scolaires. Les élèves répartis en 8 groupes venaient deux semaines au collège en alternance selon le niveau auquel ils appartenaient.
Certaines règles contraignantes s’imposaient pour la sécurité de tous. Les élèves devaient respecter les gestes barrières, la distanciation physique et porter le masque (sauf pour le repas).
Les élèves avaient 6h de présence par jour, au moins 3h sont consacrées à la réalisation des devoirs donnés sur Mon Bureau Numérique. Il s’agit d’une forme d’aide aux devoirs. Pour le reste du temps, les professeurs faisaient des propositions alternatives. Il est très important de noter que la présence au collège ne dispensait pas les élèves de faire les devoirs donnés par leurs professeurs. Il n’y a pas de problème particulier pour les élèves qui ne revenaient pas au collège. Car présent ou absent, c’est le travail en ligne et la restitution des devoirs des élèves qui servaient à l’évaluation aux conseils de classes fin juin.
Les professeurs, l’équipe de vie scolaire et l’équipe technique, avec les remarques de nombreux parents, ont pris beaucoup de temps pour organiser ce retour. L’ensemble du personnel de l’établissement s’est réjouit de retrouver un collège vivant après presque 3 mois de sommeil. «
Des collégiens en confinement et la nature a repris ses droits
Une organisation stricte pour des mesures sanitaires respectées par tous
Du côté des enseignants, l’enseignement à distance s’est organisé :
Mme EVEILLARD, enseignante d’Histoire -Géographie a répondu à nos questions :
– Comment vous êtes-vous organisée en confinement pour garder le contact avec vos élèves ?
Il m’a fallu énormément réfléchir et me concerter avec mes collègues et mon administration afin de mettre en place différents procédés me permettant de conserver un lien avec mes élèves. Un professeur ayant beaucoup de classes, 6 pour ma part (soit 180 élèves), devait prioriser et faire un planning de travail tout à fait inédit dans une situation exceptionnelle. Notre métier étant un métier de contact, le confinement nous rendait la tâche bien ingrate. Il a fallu d’abord accepter et comprendre que la situation aller durer. J’ai choisi de garder un lien régulier avec la classe de sixième dont je suis professeure principale. Je leur ai téléphoné régulièrement, écrit des mails ou des sms pour certains. J’ai même utilisé leurs propres réseaux sociaux afin d’être certaine d’en toucher un maximum. Enfin, je leur ai proposé des cours en visio afin de se voir. J’ai constitué un trombinoscope de ma classe en confinement avec les photos des élèves en plein travail durant cette période. Mes élèves m’ont spontanément écrit des mails avec leurs parents me donnant de leurs nouvelles, m’expliquant leurs difficultés. Nous avons pu échanger à ce sujet durant une heure de vie de classe en visio ou lors d’échanges avec les deux déléguées de ma classe.
– Quelles ont été les difficultés rencontrées ?
Les difficultés ont été essentiellement de trouver le temps de refaire tous mes cours à envoyer pour la continuité pédagogique afin qu’ils soient adaptés à un travail à la maison. Il fallait également réussir à faire des cours en visio avec toutes mes classes. Corriger les travaux envoyés et aller « à la chasse » des travaux non rendus n’était pas toujours facile. Il a également fallu prendre des nouvelles de tous mes élèves et répondre aux mails de tous les parents et élèves inquiets. La priorité n’étant parfois plus donnée uniquement à la pédagogie mais à la meilleure des manières de motiver à distance, rassurer à distance, aider de loin. Et en même temps, je devais moi-même assurer en tant que maman la continuité pédagogique de mon propre fils, élève au collège et celle des enfants de personnels soignants que j’ai gardés une fois par semaine.
– Qu’avez-vous appris de cette situation que vous pourrez continuer à utiliser dans votre enseignement ?
Jamais dans ma carrière de professeure je n’aurai imaginé un jour faire cours de cette manière-là. Et définitivement, je reste convaincue que j’ai tenté de colmater un maximum les brèches afin d’éviter les lacunes. Mais en rien je ne suis satisfaite de ce travail durant cette période. Notre métier consiste en un échange de connaissances dans des situations d’apprentissages réelles et vivantes d’interactions avec nos élèves. Notre voix, notre gestuelle, l’observation des réactions de chacun de nos élèves restent des incontournables dans la bonne diffusion et dans l’assimilation des compétences exigées auprès de notre public scolaire. Le confinement a été profondément nuisible aux élèves en difficulté et non autonomes selon moi. Je retiens de cette situation la nécessité d’une harmonisation des enseignants. Cela permettra à tous nos élèves lors de la rentrée de septembre de bénéficier de notre bienveillance et d’une remise à niveau appropriée pour tous ceux qui en auront besoin.
capture d’écran durant mon cours visio troisième sur la Défense
Mme RYCHEN, enseignante de lettres a répondu à nos questions :
– Comment vous êtes-vous organisée en confinement pour garder le contact avec vos élèves ?
En tout début de confinement, j’ai tout d’abord téléphoné ou laissé un message à tous les parents pour vérifier qu’ils avaient bien accès à Mon Bureau Numérique. Je devais m’assurer qu’ils pouvaient consulter les messages que je leur ai envoyés de façon très régulière pour garder le lien.
J’ai été très présente devant mon ordinateur pour répondre presque en direct aux questions des élèves et des parents tous les jours de classe, et même le samedi.
J’ai organisé des classes virtuelles pour revoir les élèves et pouvoir expliquer le travail de la semaine, ai téléphoné plusieurs fois aux élèves qui ne se connectaient pas ou ne rendaient pas les devoirs pour connaitre leurs difficultés.
J’ai envoyé de façon très régulière des devoirs à rendre, de petits tests moodle en ligne pour pouvoir suivre leur progression et les inciter à travailler et à s’auto-évaluer.
Avec la classe dont je suis professeur principal, nous avons rédigé notre livre du confinement : chaque élève m’a envoyé une photo de son lieu de travail ainsi qu’un petit texte pour expliquer comment il vivait cette situation, et je leur ai présenté le travail lors d’une classe virtuelle.
– Quelles ont été les difficultés rencontrées ?
La difficulté principale a été d’abord matérielle, car nous n’avions qu’un seul ordinateur pour toute la famille. Or mes propres enfants avaient également besoin de l’ordinateur pour leurs devoirs et j’ai été confrontée (comme beaucoup de parents…) à devoir enseigner à mes enfants et travailler en même temps. Au début du confinement, les problèmes de connexion m’ont amenée à travailler après minuit pour pouvoir mettre en ligne le travail…heureusement, le souci a finalement rapidement été réglé.
La seconde difficulté a été de me former rapidement à l’outil informatique et à l’utilisation de MBN, de découvrir toutes les fonctionnalités pour être efficace.
Ensuite, il a fallu apprendre à faire cours à distance, ce qui est très différent des cours habituels : il faut anticiper les questions et les pierres d’achoppement des élèves. Expliquer à l’écrit, ce n’est jamais pareil qu’expliquer oralement. Cela suppose que l’enfant puisse lire et comprendre les explications.
La classe virtuelle permet de compenser en partie cette difficulté, mais le rapport avec les élèves est très frontal. Il n’y a pas vraiment de réflexion de groupe, la prise de parole est très codifiée.
En outre, en classe, l’hétérogénéité se gère différemment : les élèves rapides terminent toutes les questions à l’écrit, alors que les plus lents participent davantage à l’oral. À la maison, certains élèves plus lents mais très sérieux avaient l’impression qu’il y avait beaucoup de travail, et ne se permettaient pas toujours de traiter oralement certains exercices.
Enfin, autre très importante difficulté, certains élèves ne parvenaient pas vraiment à se motiver à travailler, et il est d’autant plus difficile de les y inciter qu’on ne les voit pas tous les jours…
– Qu’avez-vous appris de cette situation que vous pourrez continuer à utiliser dans votre enseignement ?
Eh bien disons que je maitrise un peu mieux MBN, l’outil informatique et les ressources en ligne…
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Oiseau en cage, Autonomie, Long
Du temps pour discuter et partager en famille, mais une montagne de devoirs…
Et les élèves nous partagent un pêle-mêle de leurs sentiments
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Du temps pour discuter et partager en famille, mais une montagne de devoirs…
Merci à : Alexiane, (6ème), Charlotte ( 6ème ), Daniel (4ème ), Eloïse ( 5ème ), Léon (6ème ), Victor, (4ème ), Nelly, (3ème)
Et les paroissiens…
M. BUECHER, le curé
J’avais le sentiment ce mardi 17 mars dernier, jour du confinement, de devoir entrer dans une forêt inexplorée, ou si vous préférez un désert sans vie, une réalité totalement inédite. Je me rappelle que le matin même j’ai encore couru à travers Hégenheim pour voir quelques malades, en me demandant : mais quand les reverrai-je ?
Comme prêtre, comme curé, j’ai éprouvé durement cette sorte de no mans land, cette absence : plus d’enfants qui grimpent à l’étage pour leur séance de KT, plus de rencontres, plus d’offices. Comment est-ce possible ? Avec une sorte de boule au ventre : mais comment pouvons-nous « abandonner » les gens dans un moment si difficile ? Comment peut-on fermer les églises à un moment où peut-être le besoin de venir déposer son fardeau, de prier, de trouver la paix se fait certainement sentir ?
Comment arrêter le culte ? Je n’aime pas ce mot, mais on ne peut pas ne pas rassembler les disciples du Christ, d’une manière ou d’une autre. Il fallait inventer quelque chose. Je me disais que sans doute, au Moyen-Âge… en temps d’épidémie, les églises ne se fermaient pas… qu’elles étaient transformées en salle de soin… et les prêtres… soignaient les gens… en risquant leur vie comme ceux et celles que nous applaudissons tous les soirs. « Prends garde à toi », était devenu l’impératif… D’accord… mais, et encore ? On ne peut pas se replier dans la frousse. La peur est normale, quand elle galvanise pour veiller sur les autres.
J’ai cherché toute une semaine pour voir comment faire des prières « en live ». Le smartphone, quel merveilleux outil. Je venais d’en acheter le dernier cri, quelle aubaine ! Facebook…pourquoi en avoir peur ? Puisqu’on peut y prier, y célébrer sans restriction !
Depuis le 23 mars, une petite troupe participe à la prière du matin tous les jours : 1 psaume, une parole, une méditation, une prière. 400 personnes reçoivent le lien par mail. Depuis Pâques, nous accompagnons la première église envoyée à travers le monde par le Christ, avec Pierre, Paul… par la lecture des Actes des Apôtres… Passionnant… pour moi d’abord !
Nous avons décidé de célébrer les Rameaux à l’église de Blotzheim… Surprise : plus de 600 personnes ont vu cette messe ! Je peine avec l’idée qu’une église soit fermée… à moins qu’elle ne risque de s’écrouler. L’église de Hégenheim est ouverte tous les jours de 8h à 9h et de 18h (quand sonnent les cloches pour appeler à la prière) à 19h. J’ai vu entrer, pour un moment de prière, des gens que je n’avais encore jamais vus. Dieu soit béni ! Comment arrêter de célébrer la messe ? Pourquoi la célébrer sur la table du salon, quand il y a une église tout près ? Nous avons célébré, et nous continuons, la messe le mardi, le jeudi, le samedi à Hégenheim, le dimanche à Blotzheim… sans publicité… avec quelques fidèles, et avec les normes de sécurité. Personne n’est encore tombé malade, merci Seigneur.
Mais l’essentiel n’est peut-être pas encore là. Même si le chrétien ne peut pas l’être sans prier et sans célébrer l’eucharistie, le Christ le comble de sa présence et de son pain afin de l’envoyer dans le monde, pour y être témoin de sa vie, de son amour. Il n’est pas possible que les disciples de Jésus se calfeutrent totalement. Alors, les enfants du KT ont dessiné, confectionné des centaines de cartes joliment décorées pour souhaiter une joyeuse fête de Pâques aux malades, aux aînés. Ces cartes ont été distribuées dans toutes les maisons de retraite de la région. Merci les enfants et merci aux catéchistes qui sont des personnes admirables. Les jeunes sont en train de se réveiller. Ils se retrouvent sur zoom. Eux aussi sont en train de trouver leur moyen d’ouvrir leur cœur aux plus fragiles.
Avons-nous suffisamment fait pour être présents sur le terrain… je ne le crois pas. L’Église aussi devra faire son bilan de cette épidémie. Aurions-nous dû cultiver davantage la relation (téléphone, etc…) ? Certainement.
Il y a eu les décès du covid et d’autres maladies. Cela a commencé avec M. WERNER Stephan qui a tant fait pour la paroisse… J’ai été heureux de croiser à l’occasion des deuils, dans les quartiers, Mme Sabine KIBLER qui accompagnait les familles au nom de la mairie. Les célébrations au cimetière, contrairement à ce que l’on pouvait craindre, je les ai bien vécues et les familles aussi, je crois, comme de beaux moments de communion, de prière, de paix… sous le soleil… ou sous la pluie… tous deux, bénédiction de Dieu.
J’avoue que je n’étais pas toujours vraiment en phase avec le confinement. Il fallait cela, certainement. Mais j’ai la conviction qu’il aurait fallu pendant tout ce temps-là davantage préparer le déconfinement.
Mais notre pays a-t-il été une fois à la bonne heure dans cette crise ?
L’opération « masque ». J’y ai beaucoup cru. Elle a mobilisé des bonnes volontés et je les remercie et les félicite… Cela a fait des heureux… et quelques belles rencontres au presbytère entre deux portes… Aurions-nous ensemble dû mobiliser beaucoup plus ? Oui, j’en suis persuadé.
Au fait, durant toutes ces semaines, je ne me suis pas ennuyé une seconde : préparations des prières, messes, célébrations d’à-dieu, bonnes lectures, quelques visites à la porte des maisons, les courses, l’heure de marche quotidienne, la présence à l’église matin et soir, sans oublier de sonner les cloches… Pas si mal… Mais vivement quand même que reprenne la vie, la normale, ne serait-ce qu’un peu.